[Cannes 2011] Polisse- Les avis

N’ayant que peu de temps à consacrer au festival (je rappelle que ce blog est réalisé, pour l’instant, sur mon temps libre), j’essaye d’en sélectionner le meilleur. C’est pourquoi aujourd’hui je vais vous parler de Polisse, présenté ce vendredi aux festivaliers. Résumé et avis des critiques…

Premier film de Maïwenn en compétition à Cannes, Polisse suit le quotidien d’une équipe de la Brigade de la Protection des Mineurs, qui, comme son nom l’indique, enquête sur les infractions dont sont victimes les enfants.
Avec un casting relevé, dont une partie est issue de son précédent film, Le Bal des Actrices (Karin Viard, Sandrine Kiberlain, Marina Foïs, Lou Doillon, Anthony Delon, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn elle même et Joey Starr, dont la réalisatrice a déclaré qu’elle avait fait le film pour lui), le film a été littéralement encensé par la critique.

Inspiré de faits réels, Maïwenn nous délivre là un film d’une grande sincérité, à la recherche constante du vrai. En parlant de vrai, les acteurs ont suivi, pendant plusieurs jours, une véritable équipe de la B.P.M, et visionné parfois des dizaines d’heures de reportages consacrés au sujet. Selon les critiques, cette quête du réalisme est particulièrement criante. Un Film humain, où chaque silence en dit long, où chaque gestuelle a son importance.

Les Avis

Pour Nicolas Gilli, d’Excessif, il s’agit là d’un « choc brutal et stupéfiant, (…) un exemple d’hyper-réalisme au cinéma. (…) Mais paradoxalement Polisse est rempli de cinéma par ses personnages et son scénario d’une justesse remarquable, ainsi que son énergie dans la mise en scène« . Encore lui, sur Filmosphère: « (…) Froid, radical, fort dans l’émotion et l’humour, traitant de sujets difficiles avec une aisance remarquable, Polisse s’impose comme un choc de cinéma assez brutal tant on n’y est plus habitués. (…) On n’avait pas vu si beau tableau de la police depuis Le Petit lieutenant.« 
Pour Sandra Mézière, d’InTheMoodForCinema, « en voulant parfois trop mettre en valeur ses actrices (ou elle-même), [Maïwenn] nuit justement à cette vérité nous rappelant trop souvent que « c’est du cinéma », alors qu’elle retranscrit malheureusement surtout une sombre réalité. Il n’en demeure pas moins que c’est un bel hommage à ces policiers de la BPM« .
Enfin, Emmanuelle Spadencata de Cinemateaser précise que…« C’est là son troisième film, mais il faut probablement être un sacré bout de femme, une vraie meneuse de troupe, pour parvenir à créer une telle cohésion dans un film si brutal et si viscéral, et pour parvenir à tenir son propos dans un récit si ténu et si dense.« .

Pour plus de détails sur le film, je vous encourage vivement à aller lire les avis de mes confrères.

[aperçu- Cannes 2011] The Tree Of Life


Ce Tree Of Life de Terrence Malick, c’est un peu « la grosse machine » des films en compétition officielle; là où certaines œuvres, boudées par les distributeurs et les communicants, peinent à susciter l’enthousiasme du public, la dernière production du réalisateur de La Ligne Rouge et de La Moisson du ciel ne souffre d’aucune difficultés à faire parler de son film, bien aidé par des cellules marketings alléchées par un projet ambitieux.

Ambitieux pour plusieurs raisons.
D’abord, pour son réalisateur. Malgré une filmographie peu fournie (six films en quarante ans), Terrence Malick est considéré comme un réalisateur majeur du cinéma américain. Adepte de philosophie, loin de l’univers people, ce perfectionniste est réputé pour insuffler à ses films une dimension humaine d’une grande profondeur. De La Moisson du ciel, Prix de la Mise en Scène à Cannes en 1979, à La Ligne Rouge, Ours d’or au festival de Berlin en 1999, en passant par Le Nouveau Monde ou La Ballade Sauvage, tous prouvent à quel point le réalisateur témoigne d’une ambition manifeste, avec son style particulièrement maîtrisé (amplitude des points de vues, proximité avec la nature, narration décentrée…). Je vous conseille d’ailleurs vivement la lecture de ce très bon papier de Thomas Baurez de Studio Ciné Live, « Pourquoi Malick est-il culte ? ».


Ensuite, pour le film en lui même. The Tree of Life nous propose une profonde réflexion sur le sens de l’aventure humaine; un sujet d’une grande subjectivité, qui forcément divisera. Faisant partie de ceux qui pensent qui les grandes œuvres ne se dégagent pas forcément de l’unanimité (combien de fois ai-je entendu les mêmes critiques concernant Citizen Kane), je suis forcément impatient de voir ce film.
Enfin, pour son casting. Conçu comme « une épopée cosmique, un hymne à la vie » (dixit wikipedia), ce film, qui devait initialement être présenté lors de la précédente édition du festival, regroupe deux stars particulièrement appréciées du public, deux coqueluches du festival; Brad Pitt et Sean Penn.

Pour terminer, le synopsis issu tout droit de Wikipedia: Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu’au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire…

Avec un tel synopsis, s’il ne gagne pas la Palme d’or, The Tree Of Life pourra aisément envisager le prix du meilleur scénario. Verdict dans une semaine…

{Mise à jour: finalement, il gagne la palme d’or… Mes favoris étaient ce film, The Artist et Polisse. Avec la Palme pour The Tree Of Life, la palme de meilleur acteur pour Jean Dujardin avec The Artist et le Prix du Jury pour Polisse, on a le tiercé gagnant…}

[Cannes 2011] We Need To Talk About Kevin

J’aime tout particulièrement l’audace du cinéma Britannique, incroyable pourvoyeur de talents cinématographiques. C’est dix années après son dernier film qu’un de ses gros espoirs, Lynne Ramsay, nous revient à Cannes avec « We Need To Talk About Kevin », drame maitrisé et complexe sur la maternité et les liens mère-fils .


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[aperçu- Cannes 2011] Hanezu no Tsuki


Et si Naomi Kawase devenait LA femme de ce 64ème Festival, avec son Hanezu no Tsuki? Il faut dire qu’elle est habituée au succès à Cannes, avec sa Caméra d’Or en 1997 (Suzaku) et son Grand Prix du Jury en 2007 (La Forêt de Mogari).

Elle tentera de succéder à Jane Campion (seule femme ayant remporté la récompense suprême en 1994 avec La Leçon de piano) avec ce film d’époque, drame historique se situant au cinquième siècle, une époque richissime culturellement parlant pour le Japon. Un film qui, encore une fois, est à analyser sous le prisme de l’histoire personnelle de la réalisatrice, puisque comme ses précédents films, Hanezu No Tsuki embrasse très largement le thème de la disparition.

Voici son synopsis: La région d’Asuka, à Nara, est le berceau du Japon. Ici, il y a longtemps, vivaient ceux qui se satisfaisaient du plaisir de l’attente. Le peuple moderne, ayant apparemment perdu ce sens de l’attente, semble incapable d’être reconnaissant du présent, s’accrochant à l’illusion que toute chose avance selon le plan bien précis de chacun.
Il y a bien longtemps, les gens croyaient que Mt. Unebi, Mt. Miminashi, et Mt. Kagu, trois montagnes, étaient habitées par des dieux. Ces montagnes sont toujours là. En ce temps, un puissant homme d’affaire avait comparé les montagnes à la bataille qui se livrait en son propre cœur. Les montagnes étaient une expression du karma humain.
Le temps a évolué au présent. Takumi et Kayoko, héritant des espoirs déchus de leurs grand-parents, passent leur vie. Leur histoire est universelle, à l’image des âmes innombrables qui se sont accumulées sur cette terre.

[aperçu- Cannes 2011] Melancholia


Lars Von Trier est tout simplement l’un des plus grand directeur d’acteurs qui soit. Tous les festivaliers se souviennent encore, il-y-à deux ans, de son terrible Antichrist et ses violentes scènes de mutilation et d’érotisme.
Il nous revient avec MelancholiaKirsten Dunst, jeune mariée, y découvre le jour de ses noces la fin imminente de la Terre, qui risque d’entrer en collision avec la planète Melancholia. Un film de Science-Fiction donc, avec un casting riche puisqu’on y retrouve encore une fois Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland et Alexander Skarsgard.

Un petit pronostique? Et si Kirsten Dunst remportait le prix de meilleure actrice? Pas si utopique que ça, quand on se souvient que Lars Von Trier à offert ce prix sur un plateau à Bjork (en 2000, avec Dancer in the dark) et Charlotte Gainsbourg (2009, Antichrist). A suivre…

MISE A JOUR: Une première dans l’histoire du cinéma, LARS VON TRIER est finalement exclu du festival suite à ses propos racistes tenus lors de sa conférence de presse de présentation du film Melancholia…

[aperçu- Cannes 2011] La Piel Que Habito


Un Almodóvar, ça s’attend toujours avec beaucoup d’impatience, et à Cannes encore plus; il faut dire qu’il tentera de déjouer les pronostics qui le voient, encore une fois, échouer à deux doigts de la Palme. En effet, malgré la présence de certains de ses plus beaux films à Cannes, Pedro Almodóvar n’a, a son grand désespoir, jamais gagné de Palme. D’ailleurs, la situation commencerait, selon certains, à l’irriter, tant et si bien qu’il se murmure qu’il envisagerait, à l’avenir, de boycotter le festival.

Adaptation du roman Mygale de Thierry Joncquet, La Piel Que Habito regroupe Antonio Banderas et Elena Anaya (Mesrine, l’instinct de mort, ou encore le film espagnol Hierro) autour d’un synopsis relativement éloigné de celui du roman original, jugez plutôt: Ledgard est un brillant chirurgien plastique, qui, voilà une dizaine d’années, a perdu son épouse dans un terrible accident de la route dont elle était sortie brûlée au troisième degré. Obsédé par cette tragédie, il travaille depuis à créer une peau synthétique, grâce à la thérapie cellulaire. Mais pour tester ses recherches, prometteuses, il a besoin de cobayes… Un jour, l’un d’eux se retrouve enfermé dans le sous-sol de la demeure de Ledgard, qui le séquestre là contre sa volonté. Un secret que le chirurgien partage avec Marilia, la nounou qui l’a élevé.
A coup sur un film choc dont la force des propos risque d’interpeler le jury…